Enregistrements Bootleg sur Radiographies : Comment les Adolescents Soviétiques Ont Défié l’Interdiction Musicale
L’Interdiction Musicale de la Guerre Froide
Pendant la Guerre Froide, l’Union Soviétique contrôlait strictement toutes les formes d’art et de musique. La musique occidentale, considérée comme “décadente et corrompue”, était interdite. Mais cela n’a pas empêché les adolescents soviétiques de trouver des moyens d’écouter la musique qu’ils aimaient.
L’Ascension des Stilyagi
Les stilyagi étaient une sous-culture d’adolescents soviétiques qui est apparue dans les années 1950. Ils étaient connus pour leurs vêtements branchés et leur amour de la musique occidentale, en particulier le jazz et le rock ‘n’ roll.
Disques d’Os : Une Alternative Bon Marché et Abondante
Puisque les disques vinyles étaient rares et chers, les stilyagi ont trouvé un moyen ingénieux de créer leur propre musique : ils utilisaient de vieilles radiographies. Les feuilles de vinyle utilisées pour les radiographies étaient plus fragiles que les disques normaux, mais elles étaient toujours utilisables. Les bootleggers utilisaient des découpeurs de disques en cire standard pour dupliquer les disques de contrebande sur ces “os” radiographiques.
Marchés de Disques d’Os : Roentgenizdat
Alors que la popularité des disques d’os grandissait, des marchés spécialisés appelés roentgenizdat (“Presse de Rayons X”) ont vu le jour dans toute l’Union Soviétique. Ces marchés sont devenus des centres de distribution de la musique occidentale interdite.
La Qualité Brutale des Disques d’Os
Bien que les disques d’os soient un moyen bon marché et accessible d’écouter de la musique, leur qualité était loin d’être idéale. Le son était souvent étouffé, et chaque disque ne pouvait contenir qu’un seul côté de la musique. De plus, les trous de broche étaient souvent faits en pressant une cigarette allumée dans le centre du disque, laissant un bord rugueux et inégal.
Le Faible Coût et la Forte Demande
Malgré leur qualité brute, les disques d’os étaient très demandés. Ils étaient beaucoup moins chers que les disques de contrebande vendus au marché noir. Cela les rendait accessibles à un plus large éventail d’adolescents soviétiques.
Répression Gouvernementale et le Déclin des Disques d’Os
À la fin des années 1950, les autorités avaient découvert le commerce des disques d’os. En 1958, les disques d’os ont été officiellement interdits, et le gouvernement a réprimé les marchés roentgenizdat. Le commerce a continué clandestinement pendant encore quelques années, mais la disponibilité des magnétophones à bobines et l’assouplissement des restrictions sur la musique étrangère ont rendu les disques d’os obsolètes.
Préserver l’Héritage des Disques d’Os
Malgré leur courte durée de vie, certains disques d’os ont survécu jusqu’à aujourd’hui. Le Projet X-Ray Audio est une organisation à but non lucratif dédiée à la préservation et au partage de ces artefacts uniques. Grâce à leur site web, les auditeurs peuvent découvrir le son de la musique “sur l’os” et en apprendre davantage sur l’histoire de cette sous-culture fascinante.
Conclusion
L’histoire des disques d’os est un témoignage de l’ingéniosité et de la détermination des adolescents soviétiques qui ont trouvé un moyen de défier l’interdiction musicale. Ces disques faits maison ont non seulement fourni un moyen d’écouter leur musique préférée, mais sont également devenus un symbole de résistance et d’échange culturel pendant une période de répression politique.